Impact du reconfinement sur la croissance 2020

Par Agnès Bénassy-Quéré intervient sur les conférences : "Europe : le grand saut fédéraliste ?" ; "Des entreprises en panne de capital ?" et "Dette : qui va payer ?"

Quel sera le coût du reconfinement de novembre en termes de pertes de PIB ? Regardons ce qui s’est passé en avril et raisonnons à la marge.

En avril, les pertes d’activité ont été très inégales selon les secteurs : -95% dans l’industrie automobile, -81% dans l’hébergement- restauration, mais -12% dans l’agroalimentaire et -4% dans les secteurs information, communication et télécommunications. Au niveau agrégé, l’activité a baissé de 30% par rapport à la normale.

Le reconfinement annoncé le 28 octobre diffère de celui d’avril sur quatre aspects majeurs. Premièrement, l’ouverture des établissements d’enseignement devrait permettre aux parents de jeunes enfants de poursuivre leur activité sur site ou en télétravail. Deuxièmement, le télétravail est maintenant une pratique bien rodée dans les entreprises, et les salariés sont équipés. Troisièmement, les protocoles sanitaires sont eux aussi en place sur les sites de production, et le matériel de protection est disponible : l’activité devrait être préservée dans des secteurs tels que le BTP ou la production manufacturière. Enfin, les services publics resteront ouverts et les déplacements professionnels ne seront pas contraints.

Ces nouvelles conditions devraient atténuer l’impact de ce nouveau confinement par rapport à celui d’avril. Pour évaluer leur intensité secteur par secteur, les équipes de la DG Trésor ont épluché les résultats de l’enquête Acemo -Covid et appliqué un coefficient d’atténuation pour chaque contrainte. Ainsi, l’impact des fermetures administratives est supposé très proche de ce qui a été observé en avril pour les secteurs hébergement restauration, commerce de détail et activités récréatives. A l’inverse, les contraintes de personnel et d’approvisionnement sont fortement allégées dans tous les secteurs, tandis que les pertes de débouchés sont toujours présentes mais un peu atténuées. Ces nouveaux coefficients de contrainte sont ensuite appliqués aux pertes d’activité observées en avril pour obtenir les pertes anticipées pour chaque secteur en novembre par rapport à une situation normale. Le résultat est résumé sur le graphique. En agrégé, on s’attend à une baisse d’activité de l’ordre de 20% par rapport à la normale.

 

origine du blog
Auteurs du billet