Le Bonheur (Economie et vie quotidienne) (vidéo disponible)

Conférence organisée le

L'argent n'achète pas le bonheur

Figure A. Clark : L'indice de satisfaction, ici dans 5 pays européens, ne varie quasiment pas depuis 30 ans (alors que le revenu a plus que doublé). Sur cette échelle de satisfaction : la réponse 4 correspond à très heureux, 3 à plutôt heureux, 2 à plutôt pas heureux, 1 à pas du tout heureux.
satisfaction évolution
Au niveau national, le PIB n’amène pas le bonheur : voir ci-dessus. Au niveau individuel, la satisfaction des individus n'est pas liée au revenu lui-même, mais à son niveau comparé au salaire des autres ou à son salaire passé. Certains ont donc proposé d’autres facteurs que l’argent pour expliquer le bonheur : un bon emploi, le mariage, les enfants, la santé... Mais si les individus comparent leur mariage/emploi/santé à celui des autres, tout est relatif et rien n’amène le bonheur durablement... On évaluera cette hypothèse avec des données collectées auprès de dizaines de milliers d’individus.

Modérateur :

Ménanteau Christian (Editorialiste Economique RTL)

Intervenants :

Clark Andrew (Directeur de recherche CNRS)
Sofer Catherine (Professeur de Sciences économiques)
Sauger Nicolas (directeur du département de science politique de Sciences Po, Chargé de recherches à la FNSP )

Vidéo de la conférence :


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Intervenants : Andrew Clark, Nicolas Sauger et Christian Ménanteau

 Dans cette vidéo, Nicolas Sauger présente les résultats de l'Enquête Sociale Européenne (ESS) menée sur 30 pays d'Europe. On y a interrogé les individus sur leur perception de leur bonheur individuel et de la situation de leur pays (qualité du système politique, de santé...). Globalement, les Européens se déclarent heureux au niveau individuel mais sont nettement plus nuancés au niveau national. Leur perception du bonheur est en outre déterminée par un certain nombre de variables individuelles comme l'âge et le niveau de richesse.

 





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Intervenants : Andrew Clark, Nicolas Sauger et Christian Ménanteau

Dans cette vidéo, Andrew Clark s'interroge sur l'économie politique du bonheur dans les pays riches. Il se demande comment améliorer le sentiment de bien-être dans ces pays. Il montre alors que le bonheur est relatif. Deux mécanismes de comparaison entrent en effet en jeu: une comparaison avec nos pairs et une comparaison avec notre situation passée. Une politique publique qui permettrait d'augmenter le bonheur individuel et national consisterait donc en une action sur un facteur qui ne souffrirait ni de comparaison sociale ni d'effet d'accoutumance. Reste à le trouver. 




Les documents associés à la conférence

Andrew Clark déduit d'études empiriques un certain nombre de résultats sur les fondements du bonheur dans les pays de l'OCDE. Il montre notamment que l'argent ne suffit pas et que les autres facteurs (situation professionnelle et familiale, activités sociales, régime politique, santé et religion) jouent pour une bonne part relativement au passé de l'individu et aux comparaisons sociales. 




Dans ce document, Andrew Clark répond à 6 questions sur l'économie du bonheur. Ces questions lui ont été posées dans le but d'intégrer une partie des réponses dans un article de la revue Idées (CNDP) à paraître en mai 2009.




Diapositives diffusées par Nicolas Sauger présentant les résultats de l'Enquête Sociale Européenne sur le bien-être des Européens.




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

Dans la note de veille du Centre d'Analyse Stratégique n°91 publiée le 28 février 2008, les auteurs prennent pour point de départ la dissociation entre l'évolution du PIB et celle de la satisfaction des individus depuis une trentaine d'années. Elles passent alors en revue les indicateurs alternatifs, tout en insistant sur leurs insuffisances. Elles s'interrogent également sur la volonté de créer une science du bonheur, sur le bien-fondé d'une approche qui prône le droit au bonheur sans aucune distinction. Les auteurs soulignent que permettre aux individus d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés, développer les "capabilités" (A.Sen) est peut-être plus pertinent en termes de bien-être collectif.




Florian Mayneris, doctorant à l'Ecole d'économie de Paris, présente ce nouveau champ de l'économie qu'est l'étude des déterminants du bonheur. Il montre que ces déterminants sont à la fois microéconomiques et macroéconomiques et qu'il faut distinguer bonheur individuel et bonheur collectif. Il propose également un entretien audiovisuel avec Andrew Clark, spécialiste de l'économie du bonheur qui est intervenu lors des Journées de l'économie, où il l'interroge notamment sur la spécificité de l'approche économique du bonheur et sur ses principaux résultats. 




Dans cet article publié le 27 janvier 2009 sur le site de la Vie des Idées, la sociologue Marie Duru-Bellat propose une critique du livre de Sir Richard Layard, intitulé "Le Prix du bonheur", paru en France en 2007. Elle montre que la volonté de Layard d'élaborer une "science du bonheur" repose sur le constat que croissance et satisfaction individuelle ne vont plus de pair. Mais elle souligne également les insuffisances d'une approche qui n'est valable que passé un certain seuil de revenu, tout en insistant sur les enjeux importants que ces questions soulèvent en termes de politique publique.