Finance et développement durable (vidéo disponible)

Conférence organisée le

La finance est elle conciliable avec les objectifs de long terme du développement durable ?
- La rentabilité économique des projets est habituellement évaluée à l'aune de taux d'actualisation normatifs ou de taux d'intérêt prévalant sur les marchés financiers. Les choix paraissent ainsi faire prévaloir le court terme sur le long terme, selon une raison économique qui s'opposerait à l'intuition écologique. On montrera, en évoquant par exemple certains aspects du rapport Stern, comment et jusqu'à quel point on peut réconcilier économie et écologie.
- Les politiques climatiques, envisagées dans le cadre du protocole de Kyoto, prévoient la mise en place de marchés de permis internationaux d'émissions entre pays participants, et d'ores et déjà l'Union Européenne organise des échanges de permis entre ses industries dans le cadre de "l'European Trading Scheme". Logique économique et financière et préservation de l'environnement feraient elles après tout bon ménage ?

On conseille en complément des documents proposés la consultation du site du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : http://www.ipcc.ch/languages/french.htm

Modérateur :

Baudet Marie-Béatrice (Chef du service Planète au quotidien Le Monde)

Président de séance

Guesnerie Roger (Professeur émérite au Collège de France et Président d’honneur de l'Ecole d'économie de Paris)

Intervenants :

Tourtelier Philippe (Député de l'Ille-et-Vilaine )
Berger Arnaud (Responsable développement durable Banques Populaires)
Godard Olivier (Directeur de Recherche CNRS Ecole polytechnique)
Lasry Jean-Michel (Conseiller scientifique du Directeur Général Délégué, Calyon)

Vidéo de la conférence :


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Intervenants: Roger Guesnerie, Arnaud Berger, Olivier Godard, Jean-Michel Lasry, Philippe Tourtelier et Marie-Béatrice Baudet





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Les documents associés à la conférence

Un papier paru en octobre 2008, dissertant de l'efficacité d'un engagement unilatéral de l'Union européenne en faveur de la réduction des Gaz à Effet de serre, face à l'urgence climatique




Diapositives présentées par Olivier Godard, CNRS et Ecole Polytechnique. Après un bref historique de la mise en place du marché européen de quotas de CO2, O. Godard introduit le problème de l'ajustement aux frontières, dont la résolution sans concertation peut mener à l'impasse.




Diapositives utilisées par Roger Guesnerie, du Collège de France. R. Guesnerie concilie la réflexion à long terme de l'écologie et celle à plus court terme de l'économie, afin de construire les outils économiques des politiques climatiques.




Version de travail de la contribution d'Arnaud Berger au Rapport Moral sur l'Argent dans le Monde de Mérieux paru en 2008.
La lutte contre le réchauffement climatique et, plus généralement, la protection de l’environnement appellent des moyens financiers d’accompagnement bien supérieurs aux capacités de mobilisation budgétaire. L’aide publique est importante pour déclencher des opérations pilotes, en amont de leur présentation au marché, mais sera insuffisante pour répondre aux besoins considérables à venir.
Sans intervention du secteur banque/assurance, les grandes mesures d’écodéveloppement préconisées au niveau mondial ou au niveau national à l’instar du Grenelle de l’environnement, risquent d’être confrontées assez rapidement aux limites de l’intervention économique publique.




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

Accès au téléchargement des Notes de veille du CAS n°126/127,

En clôture du Grenelle de l'Environnement, le Président de la République avait demandé que soit mise à l'étude la création d'une taxe climat-énergie en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail. Le 5 février dernier, il a également évoqué la création d'une taxe carbone pour compenser une partie de la suppression de la taxe professionnelle. Outre-Atlantique, dans son projet de budget intitulé « A New Era of Responsibility », transmis au Congrès le 26 février, le Président Obama a décidé d'orienter les États-Unis dans la lutte contre le changement climatique. Il s'est plus précisément prononcé en faveur de la création en 2012 d'un marché des émissions de gaz carbonique de type « Cap and Trade ». Afin d'éclairer le débat, le Centre d'analyse stratégique publie conjointement deux notes de veille. La première analyse les avantages et inconvénients respectifs d'une taxe carbone et d'un marché de quotas d'émissions appliqués au secteur des transports. La seconde note apporte un éclairage sur les instruments économiques pour l'établissement d'un signal-prix carbone débattus aux États-Unis tant dans le cadre de la future législation climatique américaine qu'en vue des négociations internationales de Copenhague.




Trésors Eco n° 30, Février 2008, Parution de la DGTPE

Le «Rapport Stern» se démarque des règles traditionnelles de l'analyse coûtsbénéfices pour comparer les dommages du réchauffement climatique et le coûts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Certains des choix méthodologiques qui sous-tendent l'analyse, notamment la séparation du calcul des dommages climatiques et des coûts de l'action ainsi que la faiblesse inhabituelle du taux d'actualisation (1,4%), ont été vivement critiqués par des économistes comme W. Nordhaus et R. Tol. Avec une approche plus homogène des coûts et bénéfices des mesures de prévention du changement climatique, une méthode d'actualisation plus orthodoxe et une prise en compte plus fine de la valeur du carbone et de l'incertitude dans la modélisation, Stern aurait sans doute pu prévenir les objections dont il est victime sans renverser le sens de ses conclusions.




 Article paru dans le Monde, 13/03/2009

 A neuf mois de la conférence de Copenhague, où la communauté internationale s'est fixé un ultime rendez-vous pour s'accorder sur un plan de réduction des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, rien ne garantit qu'un accord sera trouvé..




NBER Working Paper

Abstract
What have we learned from the outpouring of literature as a result of the Stern Review of the Economics
of Climate Change? A lot. We have explored the model space and the parameter space much more
thoroughly, though there are still unexplored regions. While there are aspects of the Stern Review's
analysis with which we can disagree, it seems fair to say that it has catalyzed a fundamental rethinking
of the economic case for action on climate change. We are now in a position to give some conditions
that are sufficient to provide a case for strong action on climate change, but need more work before
we have a fully satisfactory account of the relevant economics. In particular we need to understand
better how climate change affects natural capital - the natural environment and the ecosystems comprising
it - and how these affect human welfare.




Mimeo de février 2009.

Christian Gollier discute des outils d'évaluation des Investissements Socialement Responsables (IRS), variant selon le cadre théorique fixé (Analyse coût bénéfice ou Approche en terme d'altruisme). Ces outils imposent de fixer des valeurs  à de l'immatériel, afin d'évaluer la rentabilité des projets.




Article paru dans Risques - Les Cahiers de l'Assurance, vol. 69, mars 2007, p. 54-59.

Critique argumentée du rapport Stern, qui représente une percée dans la qualité de l'analyse économique et actuarielle de l'effet de serre, malgré des hypothèses discutables.




Paru in INTERDISCIPLINARY SCIENCE REVIEWS, 2008, VOL. 33, NO. 1

Abstract :
When modelling is conceived as a means to illuminate policy-making in the field of climate change, modellers tend increasingly towards integrated assessment models to catch interactions between natural and economic systems on both sides. Ultimately models should elicit ‘projected equilibrium’, when achievements match expectations. Should we support this tendency, or should we set moral limits for the sake of freedom of choice of all generations? How should we view adaptation to climate change in the context of intergenerational ethics? Taking the Stern review as a background, this paper suggests that the use of fully integrated models for policy-making meets ethical difficulties and is caught up in paradoxes. The more we consider a long-term future, the more modelling should be disentangled and split into separate scenarios. It is also suggested that the focus of modelling should not be on maximisation of per capita consumption, but on how ecological capacities and human capabilities can be maintained or developed over time.




 Paru dans la Revue d’économie politique, 117 (4), juillet-août 2007, pp. 475-506.

Résumé :
Approuvé par plusieurs prix Nobel (Mirrlees, Sen, Solow, Stiglitz) le Rapport Stern a néanmoins essuyé de vives critiques de la part de plusieurs économistes, en particulier nord-américains. Le coeur des critiques concerne les choix en matière de taux d’actualisation, le traitement de l’incertitude et celui de l'adaptation des générations futures à la nouvelle donne climatique. L’équipe Stern aurait manipulé la méthodologie économique afin de pouvoir dresser un tableau catastrophiste du problème et de conforter la justification d’une action forte et immédiate visant à limiter ce risque, ce qui correspondait à la position du gouvernement britannique commanditaire du rapport. De l’examen de ces critiques il ressort que le rapport Stern n’est pas à l’abri de tout reproche mais que sur l'essentiel il a raison contre ses critiques dans le cadre de la philosophie utilitariste qui sous-tend la démarche économique standard de l'analyse coûts-avantages. Toutefois, des réserves peuvent être émises quant à la pertinence de ce cadre analytique pour aborder un problème comme celui de l’effet de serre. Cela n’empêche pas plusieurs alternatives non-utilitaristes de rencontrer elles aussi des difficultés non négligeables. Quoi qu’il en soit, l'habillage en termes d'efficacité économique dont est revêtu le débat critique est largement trompeur, car le problème est dominé par le statut éthique à reconnaître aux générations futures et la légitimité de transferts imposés de coûts en contexte asymétrique, deux questions qui échappent à l’analyse économique.




Publié le 20 février 2008 dans la revue S.A.P.I.EN.S [Online], 1.1 | 2008

 Abstract : 

Sir Nicholas Stern, former Chief economist of the World Bank, was asked by the British government to lead a review on the economics of global climate change. The Stern Review was published in October 2006 and attracted a great deal of attention from various circles, from academic to NGOs and the media in Europe, but also worldwide. This article aims first to highlight the Review’s main points and to single out a selection of the most significant factual data and quantitative evaluations that make up the Review’s rich contribution to the subject, going beyond the well-publicised striking results in which the possible damages of climate change are compared to the impact of the two world wars of the 20th century, but lasting forever. The survey concludes with reflections on criticism of the Stern Review made by several economists, mostly in the US, regarding the integrated assessment modelling exercise included in the Review. The most consequential criticisms are related to the low discount rate used to tackle this very long-term issue and the treatment of adaptation of future generations to a new global climate. Paradoxically, the much-attacked choice of a low discount rate chosen to ensure an equal treatment of the utility of all generations is the best-grounded in the utilitarian philosophy that underpins the type of economics that both the Stern Review and most of its critics share. Keywords.Global climate change, integrated assessment, future studies, mitigation strategies, cost-benefit analysis, discounting, climate policies




 Working paper précédant un livre publié par MIT Press sous le titre "The Design of Climate Policies", co-édité avec H. Tulkens.

Abstract :
The paper starts from a proposition of institutional design for climate policies made previously by David Bradford and labelled GPGP (Global Public good Purchase). The scheme is compared with other possible post- Kyoto schemes that are, or not, "Kyoto compatible". The comparison puts the emphasis on the participation issue, (free riding, ratchet effect), and on the desirable flexibility of the schemes. It argues that the incidence of climate policies on the final price of fossil fuels is a key and difficult issue which has not received, untill now, the amount of required attention.

Résumé :
Ce texte part de l'examen d'une proposition d'une architecture de politique climatique due à D. Bradford et désignée sous le sigle GPGP (Global Public Good Purchase). On la compare à d'autres architectures post-Kyoto envisageables, plus ou moins "Kyoto-compatible". La comparaison met l'accent sur la participation (resquille, effet de cliquet) mais aussi sur la flexibilité souhaitable des arrangements. L'effet indirect des politiques climatiques sur le prix final des carburants fossiles est une question essentielle et difficile qui ne semble pas avoir reçu l'attention qu'elle mérite.




Article parue dans La Revue économique  vol. 55, N° 3, mai 2004, p. 363-382

Résumé :
Le texte discute du taux d’actualisation à utiliser pour les projets visant à améliorer la qualité de l’environnement à très long terme. L’analyse est conduite dans un cadre d’un modèle simple à deux biens. La production du bien privé s’accroît exponentiellement, la « quantité » disponible du bien « environnemental » reste finie ; le bien-être des générations futures dépend d’un paramètre qui décrit l’élasticité de substitution entre bien privé et bien environnemental. On définit un taux d’actualisation écologique. La recommandation d’une valeur proche de zéro pour le taux d’actualisation écologique est plaidable, du moins si les préoccupations d’équité intergénérationnelle sont suffisamment fortes.




L’importance du phénomène du changement climatique a été longtemps sous-estimée et la nécessité d’une lutte ambitieuse contre le réchauffement de la planète est encore contestée par certains pays. Quelle est l’ampleur de l’effort qu’il faut mettre en œuvre pour le juguler ? Le protocole de Kyoto intègre-t-il tous les paramètres pour y parvenir ? Telles sont les questions que ce rapport aborde, en passant les différents points de vue au crible d’une analyse économique rigoureuse. Dans ce contexte, et faisant appel à une approche multidisciplinaire, cette étude montre aussi comment, dans ce domaine, le calcul économique est primordial pour la prise de décisions.